En un voyage, nous n'aurons malheureusement pas le temps de découvrir toutes les merveilles de Laikipia, mais nous allons explorer les réserves ("conservancy") suivantes: Ol Pejeta, Lewa et Loisaba
S'étendant sur près de 8000 km2 entre le Mont Kenya à l'est et la Vallée du Grand Rift à l'ouest, le Comté de Laikipia a une altitude comprise entre 1500m et 2600m. Ce relief offre des paysages vallonés intéressants pour les activités sportives (randonnée, VTT, escalade etc.) mais abrite aussi de nombreuses espèces d'animaux en danger. Ici, les concessions privées conservancies, se sont implantées pour aider le gouvernement à protéger cette faune menacée, tout en bénéficiant des revenus générés par le tourisme de safari. Un calcul judicieux pour un pays qui n'aurait pas les moyens de financer seul les mesures de protection de l'environnement.
Aujourd'hui, cette région abrite l'une des plus grandes concentrations de rhinocéros noirs et blancs d'Afrique, et chaque individu est surveillé de près. Les lycaons sont également réintroduits, et les big five évoluent dans un cadre splendide. Les ecosystèmes varient d'une concession à l'autre: plaines ouvertes et vallonées de Lewa, terres arides et minérales couvertes de cactus à Loisaba, plaines semi-boisées et Ol Pejeta... de quoi goûter à toutes les sauces au sein d'une même région !
Si Ol Pejeta est la concession la plus proche de Nairobi, à environ 3h de route, les temps de trajet peuvent être importants et le vol en avion brousse peut-être suggéré pour gagner du temps sur place... et avoir une belle expérience depuis les airs !
OL PEJETA CONSERVANCY
Connue comme étant la référence nationale en terme de protection de la faune, la concession de Ol Pejeta attire de nombreux visiteurs en quête du rare rhinocéros. Car ici, l'espèce est reine, tout est fait pour la protéger: du ranger sur-entraîné aux clôtures électrifiées en passant par les meilleurs vétérinaires du pays, les rhinocéros noirs et blancs évoluent en toute quiétude dans leur environnement naturel. Près de 160 rhinos noirs, 40 rhinos blancs du sud et... un dernier rhino blanc du nord, dont la surveillance est probablement plus étroite que celle du Pape...
Contrairement à bon nombre de réserves et parcs, en Afrique du Sud notamment, les concessions kenyannes n'ont pas besoin de couper les cornes des rhinocéros pour les défendre du braconnage. Ici, les moyens sont déployés avec suffisamment de rangers pour protéger chaque individu des malfaiteurs. On peut donc croiser des spécimens ornés de magnifiques cornes, parfois longues de plus d'un mètre !
En plus d'être une réserve de protection des rhinocéros, Ol Pejeta peut se targuer d'héberger les big five et autres grands mammifères de la savane. Nous n'y serons restés qu'une journée, et aurons eu de la pluie, mais plusieurs observations intéressantes tout de même...
La concession de Ol Pejeta présente des paysages variés, entre des zones de forêt humide et des plaines beaucoup plus ouvertes. Ces espaces aérés facilitent l'observation de la faune et fait de la réserve un haut lieu de safari, étant la réserve big five la plus proche de Nairobi. Par conséquent, beaucoup de monde en haute saison, il faut également faire attention à ne pas tomber pendant les vacances nationales car beaucoup de familles kenyannes s'y rendent pour quelques jours.
Et si une majorité d'hébergements ferment pendant la saison des pluies (fin mars-mi mai), cette période reste une bonne opportunité pour un safari authentique: les plaines restent dégagées, l'affluence est très faible, les prix attractifs, on est presque seuls dans les hébergements qui restent ouverts... et les pluies ne durent jamais très longtemps ! Les ciels parfois orageux rendent des contrastes absolument magnifique avec la luxuriance de la végétation et des plaines herbeuses, les photographes s'en donnent à coeur joie !
LEWA CONSERVANCY
En poursuivant la route vers le nord au-delà de Nanyuki et en direction d'Isiolo, on passe à côté d'une autre concession privée, Lewa Wildlife Conservancy. Egalement réserve big five, Lewa est un autre sanctuaire se démenant pour la protection des rhinocéros. On y trouve aussi des zèbres de grévy, des guépards et parfois des lycaons. Ce qui en fait une réserve intéressante pour du safari, ce sont ses immenses plaines vallonnées et ouvertes, propices à l'observation et au repérage lointain. Par exemple, nous avons pu repérer au loin cet oryx esseulé et apparemment sur le qui-vive... après un petit spot aux jumelles, on s'aperçoit qu'il est reluqué par une lionne s'approchant dangereusement...
Finalement, et comme souvent, la chasse aura tourné rapidement à l'échec: la lionne était seule, la cible beaucoup trop grosse pour elle...
Mais le gibier est bien présent, les cobes et autres antilopes font saliver les félins qui doivent soigner leur approche en se camouflant le plus bas possible dans les herbes, n'ayant pas d'autres cachettes pour les aider dans leur tâche.
Cependant, certaines zones de Lewa sont beaucoup plus boisées :
Et cet après-midi là, nous aurons vécu une vraie grosse tempête qui aura duré environ 1h30, la plus longue pluie que nous aurons subie pendant notre voyage.
Mais au moins, on ne pourra pas se plaindre de ne pas l'avoir vu venir : le ciel menaçait lourdement depuis 1h et se rapprochait de notre camp. Au moment de monter dans le 4x4, le verdict est tombé avec une violence et une soudaineté impressionnante.
L'expérience safari ne fût pas de grande qualité pendant cette heure et demie, mais ce qui suivra ne nous fera en rien regretter la sortie: aussi rapidement que son arrivée, la tempête s'est dissipée et le ciel s'est de nouveau ouvert. Juste à cet instant, qui correspondait au coucher du soleil, nous sommes tombés nez à nez avec deux vieux lions dévorant les restes d'une carcasse plus toute fraîche...
Le lendemain matin aux aurores, notre départ du lodge fut marqué par un lever de soleil absolument magique, avec les silhouettes de quelques antilopes qui se détachaient sur fond de ciel rosé...
Quelques dernières observations en chemin...
Loisaba conservancy
Au nord-est du Comté de Laikipia se trouve la concession privée de Loisaba. Beaucoup moins connue que Ol Pejeta et Lewa du fait de son éloignement de Nairobi -il faut compter 6-7h de route depuis Nairobi, mais aussi des autres parcs, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre avant de m'y rendre. Nous venions de visiter les parcs de Samburu, Meru et Lewa, et j'avais sans doute dans l'esprit de rester sur une thématique verdoyante et humide... mais que nenni mon vieux !!
c'est tout le contraire qui nous attendait: une région aride à souhait, qui n'avait apparemment pas encore été touchée par les pluies annuelles. Résultat : une savane ouverte couverte de cactus, de broussailles, d'arbres dispersés et de rocailles dans un relief très vallonné !
Mais qu'est-ce que le cactus fait ici ? et bien de ce que j'ai compris, l'espèce a été importée pour former une barrière naturelle et ainsi contenir la faune de la réserve au moment de sa création, mais aucune étude n'avait été faite sur cette plante qui s'est avérée extrêmement invasive. Aujourd'hui, de lourds moyens sont déployés pour tenter d'éradiquer l'espèce...
Côté faune, c'est beaucoup moins dense que sur les réserves précédemment citées. Mais tout de même, on observe de nombreux herbivores (zèbres, élans, girafes notamment), des dromadaires (!? ils servent notamment à balader les visiteurs...) et quelques félins...
Dernière surprise du voyage...
Alors que notre périple prenait fin avec une dernière sortie 4x4 dans cette étonnante concession, dont on nous disait bien que la diversité et la densité de la faune ne valaient pas celles d'autres parcs, voici qu'un appel radio fait soudainement changer de direction à notre chauffeur-guide... sans vouloir nous faire de fausse joie, il se tait sur la raison de son accélération, jusqu'à ce que nous arrivions sur le spot en question... un impala semble aux aguets...
Au milieu des cactus, voici qu'un léopard se met en position de chasse...
EN CONCLUSION, la région de Laikipia propose de beaux parcs pour faire un safari hors-des-sentiers-battus, très variés les uns des autres: entre plaines ouvertes, forêts et collines arides parsemées de cactus, les animaux évoluent dans des écosystèmes vraiment différents. Cependant, je trouve quand même que la densité de faune que l'on trouve dans le Masaï Mara n'a pas son égale. C'est pourquoi je suggère de découvrir Laikipia en complément des plaines du Masaï Mara, qui restent le top pour espérer croiser la plus grande variété et densité de faune.
Concernant la saison des pluies, je recommande totalement de partir à cette période (mars-mai), mais également de bien choisir ses parcs: le parc de Meru ou les réserves de Samburu, par exemple, sont plus intéressantes hors saison humide, tandis que le Masaï Mara, extrêmement fréquenté en saison sèche, a tout son intérêt pendant les pluies: observation animalière toujours au top, prix bien plus bas, fréquentation bien plus faible, lumières et ciels magiques...
N'hésitez pas à me contacter si vous souhaitez plus d'infos !
Gary (samedi, 19 octobre 2024 02:11)
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Marie Clarisse (dimanche, 28 mai 2023 15:18)
bonjour,
Quelle compagnie avez vous choisi pour votre safari en Ouganda?
Jacques Cherpillod (lundi, 02 janvier 2023 21:09)
Bonsoir Augustin
Jusqu'alors je n'avais pas lu tes poèmes. Je les ai aimés et ils correspondent au personnage que j'ai apprécié l'automne passé en Afrique, pas tant comme guide ni comme spécialiste du gnagnagna verniculé mais comme humain bien sympathique et sensible.
Très bonne année et au plaisir de te revoir j'espère
Jacques
MANZONI Isabelle (vendredi, 05 août 2022 09:44)
Bonjour,
Bravo pour ces magnifiques photos !
Je voudrais bien recevoir des "news" sur vos périples, à titre professionnel (pour Le Progrès de Saint-Claude) et personnel (mon mari était un ami d'enfance de votre papa).
Bien à vous
Isabelle
Cadre (lundi, 29 mars 2021 08:44)
Bonjour
Nous organisons un voyage en Ouganda et avons contacté l agence de votre magnifique reportage ( joshua ) . Vos photos sont top
Olivier et martine
M.C. Lapérouse/vaginay (vendredi, 05 février 2021 02:19)
Marie-Claire
J'ai 84 ans, donc plus de voyages ! Je viens de vous découvrir !
Votre site m'émerveille : Queyras (pourquoi pas "sous la neige" et cadrans solaires !),
mon adorée volcanique Islande et tant ... de "découvertes" et "rappels" des voyages de ma fille !
Merci ! Continuez à me faire rêver !
Vincent Lecomte (samedi, 02 janvier 2021 16:21)
Je suis très impressionné par la qualité des photographies dans ce livre, et je le recommande vivement à tous les amoureux de la nature, des paysages du monde, et des civilisations. De plus, le livre est accompagné de citations patiemment choisies par l'auteur, qui font toutes rêver ! Du bel art par un passionné ! Bravo !
Ninon V. (mardi, 29 décembre 2020 18:24)
Bravo et encore bravo pour ce livre Une veilleuse sur le monde...
C'est un voyage entre féérie et poésie, avec des images à couper le souffle et des textes d'une grande qualité!
A quand une exposition?
Merci pour tant de profondeur et d'hommage au Vivant!
Blanc (mardi, 20 octobre 2020 19:39)
Superbe à fotos
Chantal et Jean-Michel (samedi, 29 août 2020 10:59)
Bonjour Augustin.
Sommes les personnes qui t'avaient envoyé une petite carte de Nome En Alaska.
Espérons que tout va bien pour toi malgré ce Covid 19 qui nous embête tous.
Pour nous, Madagascar et la Patagonie (prévues en septembre et janvier) devront attendre...... Comme toi somme allés dans le Alpes début juillet. Au fin fond de la Savoie avons fait également de belle randos seuls dans la montagne au milieu de fleurs. Pour septembre: Baie de Somme, le Cotentin, Lozère-Ardèche???
En attendant nous admirons tes reportages.
Plein de bonnes choses pour toi. Bien affectueusement
Marchand Michel et Noëlle (jeudi, 04 juin 2020 10:48)
Merci Augustin , nous apprécions beaucoup textes et prises de vue .
Alors continue bien avec ton nouveau drône.
La Normandie est merveilleuse et tu nous incites à la découvrir un peu mieux .
Nous t'embrassons affectueusement
Michel été Noëlle
Torre Peres (jeudi, 04 juin 2020 08:40)
J adore les paysages de la campagne normande
Gerard (samedi, 25 janvier 2020 19:02)
Merci Augustin de me faire partager ces merveilles et dont j'apprecie la façon dont tu en parles.
Je découvre une personne d'une grande sensibilité, une personne tres réfléchie, vraie et entière.
Malgré notre différence d'âge et un parcours de vie si différent, des liens mystérieux nous rapprochent...
Pauline (samedi, 25 janvier 2020 13:37)
Tes récits et tes photos sont une prolongation du voyage vers le rêve, un instant figé comme un affront au temps, interdisant l’oubli. A chaque nouvelle observation s’éveille ces détails qui nous avaient lors du premier regard échappés.
Une beauté formelle qui nous apprend à voir.
J’espère pouvoir continuer de t’accompagner dans cet art passionnant, cette littérature de l’œil, à travers chacun des voyages de la vie, puissent-ils se dérouler à l’autre bout du monde ou au creux de notre quotidien.
Grégoire (mercredi, 13 novembre 2019 21:20)
Toujours aussi bien écrit, avec des photos de plus en plus belles ... bravo !
Isabelle Salathe (mercredi, 13 novembre 2019 12:47)
Magnifique ton récit et tes photos sur “ton-notre” voyage en Alaska !
Bravo et merci !
Isabelle
erkki (mercredi, 13 novembre 2019 11:38)
très beau site
CATHERINE GALHAUT-CATELAIN (mercredi, 13 novembre 2019 10:50)
Bravo à toi Augustin. Continue à nous faire rêver. Bises Catherine et Tof
Grégoire (mardi, 27 août 2019 21:57)
Bravo Augustin, on se régale de tes photos superbes et du texte qui les accompagne (ou l'inverse !).
Félicie (mardi, 27 août 2019 17:32)
C’est magnifique, le texte, les photos, je m’y suis presque crue, et je peux te dire que ça n’a fait qu’accroître mon envie de découvrir cette région que tu sais si bien nous faire partager...