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Reykjavik coloré, et l'antre du volcan

Rares sont les week-ends où je reste sur la capitale. Mais l'été n'apporte pas que des bonnes choses: les journées d'astreinte arrivent aussi, et 3 week-ends seront passés à rester tout à côté du téléphone d'urgence, espérant qu'aucun client ne rencontre de problème sur place, mais contraint tout de même d'être aux aguets. Ce premier week-end de juillet fut consacré donc à un peu de repos sur Reykjavik, en commençant par une petite balade dans la ville, en quête de façades colorées...objectif atteint, je crois !


Voyage au centre d'un volcan

Si Jules Verne imaginait le centre de la terre au coeur du Snaefellsjökull, sur la péninsule de Snaefellsnes, il n'imaginait sans doute pas que 110 ans après l'écriture de son roman, soit en 1974, un homme parviendrait à descendre à 120m de profondeur à l'intérieur d'un volcan et de sa chambre magmatique. 

Le Thrihnukagigur, "cratère aux trois pics", se situe à 20km au sud-est de la capitale islandaise, au milieu d'un paysage...de lave, recouverte de lichen, bien sûr !

Ce volcan est endormi depuis sa dernière éruption, il y a près de 4500 ans. Il ne montre depuis pas le moindre signe de réveil potentiel, et ce n'était pas plus mal pour moi en ce jour de juillet 2017. Il y a un peu plus de 40 ans, ce volcan fut donc découvert par un certain Árni B. Stefánsson, qui prît ses cordes à son cou et fît la descente dans les abysses terrestres, un peu à la manière d'Axel Lindenbrock et son oncle, l'éminent géologue Otto Lindenbrock, héros de Mr Verne. Mais le bougre, n'ayant emporté qu'une faible torche, ne découvrit pas dans l'immédiat la splendeur de la chambre magmatique dans laquelle il avait plongé.

Ce n'est que des années plus tard qu'il entreprit une seconde exploration et cette fois-ci, se rendît compte de la merveilleuse trouvaille qu'il avait faite. De là est née l'idée d'en faire une visite guidée, en installant un système de nacelle semblable à celui utilisé pour les laveurs de carreaux. En 2012, une équipe de National Geographic a inauguré l'excursion en allant filmer l'intérieur du volcan. Le tourisme a ensuite propulsé l'activité sous tous les projecteurs, et c'est aujourd'hui un départ par heure qui est proposé.

Après avoir marché environ 45mn au milieu d'un champs de lave, on parvient à la cabane qui accueille les visiteurs pour les équiper de harnais et d'un casque. Groupe par groupe, nous sommes invités à monter les 100 mètres restants pour atteindre le haut du cratère où nous attend la nacelle. Sécurité avant tout, notre baudrier est toujours équipé d'une corde et d'un mousqueton attaché à la passerelles qui mène à la nacelle. Sous nos pieds, 120m, tout de même.

La descente dure quelques minutes et propose un passage très étroit, à tel point que nous touchons la roche. Arrivés en bas, nous passons une grosse demi-heure à lever les yeux sur ces formations assez hallucinantes de roches volcaniques qui révèlent la nature des minéraux. Du rouge au brun en passant par le jaune, l'ocre et le orange, toutes les couleurs chaudes sont représentées. Lors de sa dernière éruption, ce volcan a craché toute sa lave et la chambre magmatique s'est retrouvée nue et vidée. 

En vidéo ce sera peut-être un peu plus parlant, car le décor est assez abstrait


Retour vers la lumière et les montagnes de Bláfjöll qui accueillent la principale station de ski du pays (quand la neige le permet, à savoir quelques jours l'hiver dernier !).

 

Bon, petit détail pratique mais qui fait souvent son effet... l'excursion coûte tout de même -à ce jour- 42 000 Isk, soit autour de 370€...